Résidence au Parc Culturel de Rentilly

Résidence organisée en partenariat avec le Parc Culturel de Rentilly, sur le thème Exil, traces, création.

Interventions scolaires

Participation au Mois du Film documentaire

Ecriture d'un texte en regard de l'exposition Le Goudron et la Rivière d'Ilanit Illouz

Intervention au colloque Traces d'exil, Racines de création

Septembre-décembre 2015

"Comment évoquer un lieu dont le paysage ne porte plus aucune trace ? Cette interrogation traverse l'exposition d'Ilanit Illouz qui prend pour point de départ le camp du Grand Arenas à Marseille".

Dans les pas d’Ilanit

Quoi de plus difficile à saisir que l’absence ? Photographier ce qui n’existe plus, explorer le vide d’une mémoire en faillite, se pencher sur les béances qui font l’être tout autant que les monuments aux morts, les musées, les livres d’histoire et les journaux intimes. 

A l’extrême sud du pays, aux confins de la ville de Marseille et de la Méditerranée, se trouve une zone désertée. On ne peut pas dire banale, parce que le banal est ce qui appartient à tous et qu’à ce titre on en prend soin. Ce coin perdu n’appartient au contraire à personne. No man’s land est l’expression la plus appropriée, dont je ne trouve aucun équivalent exact en français. Au terminus des lignes de bus, au voisinage de la prison des Baumettes, cette immense dalle de béton crevée est ce qui reste du camp de réfugiés du Grand Arénas. Une friche urbaine sur laquelle Ilanit Illouz est venue poser ses pas tandis que, de mon côté, j’avais entrepris d’explorer cette friche mentale : une histoire familiale dont les souvenirs se trouvaient de l’autre côté de la Méditerranée. Sans nous connaître, chacune dans nos espaces, nous nous occupions de recueillir des débris pour faire œuvre. (...)

(c)fréderique Germanaud